Rezension über:

Angela Dressen: The Library of the Badia Fiesolana. Intellectual History and Education under the Medici (1462-1494) (= Biblioteche e archivi; 26), Firenze: SISMEL. Edizioni del Galluzzo 2013, X + 175 S., 12 Farbabb., ISBN 978-88-8450-489-0, EUR 110,00
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Rezension von:
Donatella Nebbiai
Institut d'histoire et recherche des textes, Paris
Redaktionelle Betreuung:
Ralf Lützelschwab
Empfohlene Zitierweise:
Donatella Nebbiai: Rezension von: Angela Dressen: The Library of the Badia Fiesolana. Intellectual History and Education under the Medici (1462-1494), Firenze: SISMEL. Edizioni del Galluzzo 2013, in: sehepunkte 14 (2014), Nr. 10 [15.10.2014], URL: https://www.sehepunkte.de
/2014/10/23626.html


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Angela Dressen: The Library of the Badia Fiesolana

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Cet ouvrage, premier de la série de monographies sur les bibliothèques anciennes publiées par la Sismel [1], est une refonte de la thèse soutenue par l'auteur à l'université Humboldt de Berlin. Il comporte trois grandes parties: la première retrace rapidement l'histoire des bibliothèques en Occident, depuis l'Antiquité jusqu'à l'humanisme. La seconde partie narre la fondation de la bibliothèque de la Badia de S. Bartolomeo à Fiesole, par l'ordre des ermites de saint Augustin, qui a compté en son sein des bibliophiles et intellectuels de renom tels Guglielmo Becchi. L'auteur étudie le contenu, l'organisation et la politique d'acquisition de la bibliothèque. Elle démontre que l'abbaye était siège d'une école dont subsistent des règlements, jusqu'alors inédits. [2] Elle signale également une notice historique, également inédite, attestant que la bibliothèque a bénéficié des libéralités des Medici. [3]

Le mécénat des seigneurs florentins, qui font appel au libraire Vespasiano da Bisticci, aboutit à l'organisation d'une collection d'environ deux cents volumes, conçue pour l'étude. Elle sera achevée l'année de la mort de Cosme l'Ancien, en 1464. La bibliothèque fait alors l'objet d'un catalogue topographique décrivant les volumes d'après leur disposition sur deux files de bancs (ca. 1464-1465), qui a été transmis dans le ms. Florence, Biblioteca Laurenziana, Fiesole 227. Angela Dressen démontre qu'à l'instar d'autres grandes bibliothèques, les contenus et l'organisation par matières obéissent aux prescriptions du "canon" de Tommaso Parentuccelli, futur pape Nicolas V. Cette note bibliographique avait été composée par Parentuccelli à la demande de Cosme l'Ancien qui, en 1440, avait formulé le vœu de créer à Florence une bibliothèque publique à l'usage des savants. Ce projet va donner lieu à la fondation de la bibliothèque Medicea, au couvent de Saint-Marc.

Enfin dans la troisième partie Dressen pose les fondements d'une histoire de l'éducation à Florence, s'inscrivant dans la féconde tradition des recherches des savants anglo-saxons, tels Paul O. Kristeller, Berthold L. Ullmann, Albinia De la Mare, Anthony Grafton et James Hankins. Elle pointe l'importance de la bibliothèque de la Badia dans le contexte intellectuel de l'humanisme florentin et son rôle crucial dans l'évolution de ce mouvement. En effet, dans la seconde moitié du siècle, sous l'influence des cercles savants, ce mouvement prend une orientation ouvertement philosophique, marquée par le débat entre aristotélisme et platonisme. À l'époque où se développe le Studio, la bibliothèque est un dispositif central de la politique d'éducation impulsée par les élites florentines.

Voici quelques suggestions et remarques. Dans la première partie du livre, on aurait attendu davantage de développements sur le rôle joué par bibliothèques religieuses du 12e siècle dans la transmission de la culture grecque et latine en Occident et dans la construction de savoirs scolastiques; page 36, Duns Scot n'a pas contribué à la diffusion de l'œuvre du Ps. Denys l'Aréopagite; page 55, Guarino da Verona n'a pas enseigné à l'université de Vérone mais à Ferrare; page 65, à propos de la bibliothèque de Leicester, le Bellum Troianum ici attribué à Bède est très probablement le De excidio Troiae de Dares Phrygius; page 84, le Paradiso degli Alberti de Giovanni da Prato a fait l'objet d'une bibliographie importante, qui aurait pu être signalée en note. À la fin du volume, il aurait sans doute été utile d'ajouter un index alphabétique des auteurs et des titres anciens cités dans le catalogue de 1464.

Trois annexes complètent ce livre, qui apporte une contribution importante à l'histoire de l'humanisme et des collections de livres: la première contient les prémices d'un catalogue détaillé des manuscrits conservés de la Badia. L'auteur présente de manière approfondie 22 manuscrits, complétant utilement les descriptions disponibles dans l'ancien catalogue de Bandini et insistant sur les éléments de comparaison entre l'inventaire de 1464 et les caractéristiques codicologiques. Sont identifiés les copistes et les artistes, ainsi que les armoiries et les notes d'appartenance.

Dans l'annexe II, Dressen édite le catalogue de 1464, restituant les auteurs en vedette et renvoyant, de manière tout à fait éclairante, aux cotes des manuscrits conservés, ainsi qu'aux items correspondants qui figurent dans le "canon" de Parentuccelli et dans le catalogue de S. Marco de Florence (1499-1500).

Enfin la troisième annexe contient le texte du "canon" de Parentuccelli, document fondateur de la catalographie humaniste.


Notes:

[1] Cf. programme RICABIM: http://www.sismelfirenze.it/index.php?option=com_k2&view=item&id=9:biblioteche-medievali-ricabim&Itemid=165&lang=it.

[2] Cf. p. 54, d'après Archivio degli Innocenti, Badia di Fiesole CXLI p. I, Sc. 11, P. I, reg. 25, f. 18.

[3] Cf. p. 25, d'après Archivio degli Innocenti, Badia di Fiesole CXLI, S. I Sc. 11, P. I, f. 19v.

Donatella Nebbiai